Protection de l’exercice et de l’acte de psychothérapie

La santé mentale, ainsi que le développement personnel et psychologique, sont de plus en plus reconnus comme des enjeux centraux et primordiaux, au même titre que la santé physique.

C’est malheureusement également un marché en plein essor et très peu régulé, qui entraîne des dangers pour le grand public. C’est pourquoi nous vous proposons aujourd’hui de signer une pétition protégeant l’exercice des psychothérapies, et demandant une définition de l’acte de psychothérapie.

Pourquoi proposer une pétition ?

Vous n’imagineriez jamais consulter une personne sans diplôme de médecine
pour vous prescrire un traitement médicamenteux ?

C’est normal !

Il s’agit d’exercice illégal de la médecine, puni par le Code pénal, et pouvant entraîner des dommages corporels.

Aujourd’hui, des personnes non formées à la psychologie proposent des prises en charge psychothérapeutiques ou qui s’y apparentent, ce qui est dangereux pour le grand public.

Ces praticiens ou « thérapeutes » s’exonèrent de toute formation universitaire en psychologie clinique, et usent d’autres appellations non reconnues ni encadrées par la loi. Ces appellations, qui ne sont pas des titres protégés, sont trompeuses pour l’usager :

 – Thérapeute

– Psychopraticien

– Tradipraticien ou praticien traditionnel en …

– Praticiens en psy- …

– Thérapie psychologique

– Psychanalyste

Autant d’appellations non encadrées par la loi, pour lesquelles aucune formation universitaire en santé mentale n’est requise : n’importe qui peut les utiliser, mettre sa plaque, et accueillir du public.

En 2022, les seuls titres protégés par la loi, et certifiant que le professionnel dispose de diplômes suffisants, sont les termes spécifiques « psychothérapeute », « psychologue » et « psychiatre ». Désormais, seuls les psychologues et les psychiatres peuvent remplir les conditions pour bénéficier du titre de psychothérapeute. Aucune autre appellation n’est encadrée juridiquement. Un professionnel diplômé doit donc employer un de ces trois termes en plus d’autres mots précisant sa pratique, pour démontrer qu’il possède des diplômes reconnus.

Ainsi, un psychologue psychanalyste détient a minima un bac + 5 en Psychologie, alors qu’un psychanalyste tout court peut ne disposer d’aucun diplôme universitaire.

Un neuropsychologue doit bien préciser qu’il est psychologue spécialisé en neuropsychologie.

Un psychothérapeute dispose d’un diplôme reconnu avec contenus théoriques et stage en psychopathologie, alors qu’un psychopraticien ne détient aucun diplôme universitaire.

Un professionnel qui détient un titre protégé par la loi en fera toujours mention.

Un professionnel de santé mentale (psychologue, psychiatre ou psychothérapeute) doit être en mesure de vous présenter son numéro ADELI ou son numéro RPPS, délivré par l’Agence Régionale de Santé après vérification de ses diplômes. Cet enregistrement est obligatoire pour que ces professionnels puissent exercer. Vous êtes donc en droit de demander à votre psychothérapeute de vous donner son numéro, en plus de son numéro SIRET, qui sert uniquement à déclarer une activité professionnelle quelle qu’elle soit.

Ces personnes annoncent parfois avoir suivi des formations, mais dans la majorité des cas :

– La formation suivie n’est pas reconnue par l’État ou pas universitaire (ex: « formation à la méthode de- par l’organisme- »). Si aucune université n’est mentionnée dans le cursus de la personne, vous n’avez aucune garantie concernant la qualité du diplôme. Les diplômes non universitaires ne peuvent être que complémentaires au cursus diplômant.

– Une formation universitaire a été suivie, mais seulement partiellement, et la personne n’a obtenu aucun diplôme, ou n’a pas obtenu tous les diplômes suffisants pour obtenir un titre (ex: mention d’une « licence de Psychologie »).

Ces personnes utilisent parfois même des outils psychothérapeutiques reconnus et efficaces, comme l’EMDR ou l’hypnose, alors qu’ils n’ont aucune formation en santé, en éthique, ni aucune qualification pour évaluer l’état psychologique d’une personne ou poser un diagnostic. Par exemple, seuls les professionnels diplômés sont capables d’identifier un état pathologique, et de différencier un fonctionnement psychologique normal d’un fonctionnement pathologique.

Savoir différencier les vrais professionnels de santé mentale (psychiatre, psychologue et psychothérapeute) des non-professionnels est capital pour l’usager.
Confiez votre esprit à des professionnels qualifiés
Signez la pétition pour protéger l’exercice de la psychothérapie, encadrer les pratiques qui s’y apparentent, et réserver l’usage des techniques psychothérapeutiques aux professionnels formés à la santé mentale :

Dépliant de communication de la pétition

Vous êtes psychothérapeute ou citoyen engagé et souhaitez parler de cette pétition autour de vous ? Vous pouvez télécharger notre dépliant pour l’imprimer et le distribuer ou le proposer dans votre salle d’attente :

Qui est l’ACOPsy, l’auteur de cette pétition ?

L’ACOPsy est une association de psychologues qui milite pour la création d’un ordre des psychologues en France.

Elle a pour objectif de promouvoir la création d’un ordre des psychologues, ayant pour mission principale de donner une valeur juridique au Code de Déontologie des psychologues, et d’en assurer le respect par les professionnels, leurs employeurs, et les pouvoirs publics.

Elle s’engage pour valoriser la pratique de la psychologie, et protéger à la fois les psychologues et le grand public.

Qu’est-ce que la psychologie clinique ?

La psychologie clinique est une discipline de la psychologie qui étudie de manière approfondie le patient dans sa globalité. Elle est habilitée à évaluer et traiter la souffrance psychique dans toutes ses dimensions : dépression, stress, anxiété, phobie, psychose, démence, handicap, traumatisme, etc. Elle nécessite cependant une expertise à la fois sur le fonctionnement psychologique humain normal et pathologique.

Un psychologue clinicien, formé à la psychopathologie (l’étude des troubles mentaux), est susceptible de proposer différentes formes de psychothérapies (ex : psychothérapie systémique, intégrative, psychanalytique, thérapies cognitivo-comportementales, neuropsychologie …). Ce choix se fait selon la formation du professionnel, mais aussi suivant le patient, la nature de sa demande, sa souffrance, ou le contexte du soin.

Les outils principaux du psychologue clinicien sont :

L’étude clinique. Le psychologue clinicien porte son attention sur la souffrance de l’individu, sa nature, son contexte d’apparition, son évolution dans le temps, son intensité ou encore ses contextes d’apparition. Cette étude peut se foncer sur une observation clinique, un entretien clinique, ou encore la passation de tests.

L’entretien clinique. L’entretien clinique a pour but de permettre au psychologue clinicien de cerner la problématique amenant l’individu à consulter, ainsi que de mieux comprendre le patient : l’histoire de sa souffrance (l’anamnèse), sa personnalité, son contexte, etc.

Le traitement : la psychothérapie. À la suite du premier entretien clinique, le psychologue clinicien est à même de définir le type de prise en charge nécessaire pour traiter la souffrance de l’individu. Dans tous les cas, le psychologue mettra en place un espace thérapeutique (le cadre), permettant au patient de libérer sa parole pendant que le clinicien sera en position de neutralité bienveillante.

La psychologie clinique désigne l’exercice des psychologues cliniciens, mais le terme de « clinique » est également pertinent pour décrire l’activité des psychiatres qui sont également titulaires du titre de psychothérapeute.

Dernière mise à jour de cette page : 12 / 04 / 2024